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Culture et patrimoine

Festival Bogodâgâ à Koro // Rétrospective

6 février 2021 // BURKINA FASO

Nous sommes fier.e.s de la réussite de ce tout premier festival Bôgodâgâ qui a eu lieu à Koro.

Nous avons souhaité orienter les activités à destination des enfants, afin qu’ils puissent connaître la valeur des compétences locales et découvrir les trésors de leur village.

Grâce à nos potières émérites, Téné et Sanata, accompagnées d’Odile et Aude, les enfants de l’école de Koro ont pu s’initier au travail de l’argile selon les techniques traditionnelles du Burkina Faso.

En fin de matinée, Aude, présidente de Bôgodâgâ France et céramiste, leur a présenté son travail sous forme de diaporama et vidéo. Elle a ensuite répondu aux questions des enfants afin de leur permettre de découvrir comment travaillent les potières en France.

Au milieu de cette belle journée, nous avons partagé tous ensemble un bon plat de riz gras offert par l’association, sous l’ombre des arbres de la cour de l’école de Koro.

Les enfants ont ensuite bénéficié d’un spectacle créé spécialement pour l’occasion, sur le thème de Bôgodâgâ, par un trio d’artistes musiciens et danseurs, généreux et talentueux : Constant Ouedraogo, Oumar Sanou et Abdoulaye Ouattara.

Merci à tous les bénévoles, particulièrement à Georges Ouedraogo, président de Bôgodâgâ Burkina, qui nous a accompagnés, aidés et soutenus pour que ce projet voit le jour.

Merci aux potières de transmettre avec générosité leur savoir-faire.

Merci aussi à l’instituteur des enfants, qui a accepté de les accompagner sur son jour de congé.

Enfin merci à tous les enfants d’avoir participé dans la joie et la bonne humeur, et d’avoir donné du sens à ce projet !

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Art et artisanat

Formation de techniques traditionnelles de Tcheriba

FORMATION DE TECHNIQUES TRADITIONNELLES DE TCHERIBA A DESTINATION DES POTIERES DE KORO // Stage chez Sanata // Janvier 2021.

Evolution des techniques traditionnelles :
La technique de Tcheriba est unique en son genre, car née de la mixité entre savoir-faire burkinabé et occidental. Suite aux années passées au village par une potière suisse, dans le cadre d’un échange international, une nouvelle technique hybride mi-tournage mi- colombin est née.
Aussi les potières de Tcheriba maîtrisent une dextérité de confection qui permet de réaliser beaucoup de modèles. (cf articles précédents).

Voici comment, de la rencontre entre Sanata (potière originaire de Tchériba), est né le désir de se former des potières Téné et Odile, souhaitant renouveler et étoffer leur savoir-faire, afin de développer une nouvelle offre sur le marché de la poterie du village de Koro, qui s’étiole.

Ainsi, grâce à la disponibilité et l’aide de Georges, Téné et Odile ont pu se rendre pendant deux jours chez Sanata afin d’apprendre cette nouvelle technique, dans la joie et la bonne humeur !

Trois femmes, deux ethnies, deux techniques différentes, réunies par le plaisir d’échanger et d’évoluer ensemble.

L’association Bôgodâgâ est ravie d’avoir pu donner naissance à cet événement et vous remercie pour vos dons qui nous ont permis d’investir dans le matériel nécessaire, ainsi que de rémunérer Sanata pour son travail de formatrice.

Le premier jour a été consacré à l’apprentissage de la technique de façonnage des bols, puis des assiettes.
Le deuxième jour, elles ont pu pratiquer les finitions, équivalent du tournasage en France, et confectionner les pieds des bols.

Téné nous a confié trouver cela difficile au départ, mais dès la fin de la première journée, elle avait déjà acquis une bonne compréhension manuelle de la technique.

Grâce aux tournettes que l’association va mettre à sa disposition, elle va pouvoir continuer de s’entraîner chez elle et, le moment venu, en faire bénéficier d’autres femmes.

Merci à nous tou.te.s d’avoir permis ce premier échange!
Nous souhaitons que cela puisse se renouveler et se développer dans l’avenir !

Continuons d’œuvrer ensemble pour préserver ce patrimoine.

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Team Bogodaga

Rencontre à Koro entre Bôgodâgâ France et Bôgodâgâ Burkina

Les membres de l’association Bôgodâgâ France et Burkina se rencontrent physiquement ! Joie !
Après des mois d’échanges par mails et réseaux sociaux interposés, c’est avec un immense plaisir que nous pouvons donner naissance à nos projets.

Aussi grâce à vous, à votre soutien et à vos dons !
Big Up spécial à notre trésorier @Antoine Jomin, qui nous permet entre autre d’avoir un beau site internet pour mieux partager avec vous nos contenus. www.bogodaga.com

Les président.e.s se sont rendus à Koro, accompagné de Sanata, une potière qui vit actuellement à Bobo et est originaire du village de Tchériba. (cf, article précédent : portrait d’artiste)
Sanata est une des membres fondatrices du projet Bôgodâgâ, l’idée étant née de la rencontre avec Aude, en 2018.
Notre président Burkinabé, Georges Ouedraogo, membre actif de sa communauté, très impliqué dans le bénévolat local, revalorisation et protection du patrimoine, aide au développement, a permis le lien entre Aude, Sanata et les potières de Koro : Téné et Odile.

Après avoir visité l’atelier de Téné et l’avoir vu travailler sur de gros canaris qui nécessitaient des finitions avant séchage, nous nous sommes installés à l’ombre des arbres pour nous présenter, et échanger sur les premières actions à mener avec l’association.
Les potières de Koro nous ont confiés leurs difficultés et leurs besoins et nous avons réfléchi ensemble à ce que nous pouvions déjà mettre en place.

Un petit résumé de la situation à Koro :
Le village est situé sur une colline de granit, excentré de la grande route qui relie Bobo à Banfora. Dans le temps, la poterie était très développée. Mais le monde évolue et la situation politico-spatiale avec. Les commandes qui faisaient vivre les potières s’amenuisent, les gens se désintéressent des traditions. Aujourd’hui Téné est la seule potière de Koro à perpétuer ce travail. Elle réalise principalement de gros canaris pour la conservation d’eau ou d’aliments secs (on les appelle les greniers). Elle confectionne aussi de grandes poteries qui servent à faire le dolo (bière locale). Elle a eu à faire des fétiches récemment, mais n’aime pas trop s’adonner à ce travail, qu’elle laisse bien volontiers à sa mère, qui a aussi été sa formatrice.
Nous vous proposerons bientôt un portrait d’artiste pour vous en dire plus sur Téné.

Les problématiques rencontrées à Koro sont aussi les suivantes : les gens commandent des poteries mais ne les paient pas, ou pas à leur juste valeur, cherchant à négocier le prix une fois le travail fini. Voir parfois l’argent n’arrive jamais. Georges a insisté sur le fait de demander un acompte à chaque commande.
Sanata nous confie ne pas rencontrer ce problème à Bobo. Le paiement des commandes étant toujours honoré.
La vie pauvre du village est une explication, mais aussi l’absence de sensibilisation et de valorisation de ce patrimoine.

De là est né l’idée d’organiser un festival d’une journée, à destination des enfants et habitants de Koro, dans le but de communiquer et d’échanger sur le métier de potière aujourd’hui, au Burkina et en France.

Les besoins des potières de Koro aujourd’hui :
Elles ont sollicités l’achat de tournettes par l’association. Nous en avons acheté 4, 3 vont être confiées à Téné afin qu’elle en fasse bénéficier les potières de Koro qui souhaiteraient aussi se former et reprendre goût à leur métier.
Une des tournettes reste chez Sanata dans l’optique de formations futures.

Nous avons proposé, avec l’accord de Sanata, de leur offrir une formation pour apprendre à confectionner de nouveaux modèles avec leurs tournettes, des objets utilitaires du quotidien (assiettes, bols, tasses, etc…)
Téné et Odile étaient très enthousiastes à l’idée d’apprendre de nouvelles choses et de développer leur savoir-faire !

Cela a donné lieu à notre première action d’échange et ceci est né grâce à vos dons !
Nous avons ainsi pu rémunérer Sanata pour son travail de formatrice.
Téné et Odile ont bénéficié de deux jours de formation (article à suivre).
Téné espère ainsi développer une nouvelle offre à Koro et enrichir ses possibilités. Le métier de potière jusqu’à présent lui a permis de vivre et de scolariser ses enfants, elle souhaiterait que cela continue ainsi, sans devoir l’abandonner pour s’adonner à d’autres activités.

Avec Bôgodâgâ il nous semble primordial de soutenir la préservation de ce patrimoine, issu de gestes millénaires, transmis de générations de femmes en générations de femme.

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Culture et patrimoine

Appel à participation // Festival Bogodâgâ // 6 Février 2021 à Koro

Chère tou.te.s,

Merci de nous suivre et nous soutenir dans nos projets et nos actions !
Aujourd’hui nous vous proposons de participer à notre premier festival !

Comment ?
Nous souhaitons organiser un conférence/temps d’échange avec les enfants du village de Koro.
Pour cela nous aimerions leur montrer des images de vie d’atelier en France/en Europe. Nos techniques de fabrication, tournage, estampage, cuisson, four, etc…
Si vous avez l’élan de partager cela avec nous, rien de plus simple !
Réaliser une petite vidéo avec votre téléphone et envoyez-la nous via WhatsApp.
DATE LIMITE : 4 FEVRIER
Infos et contacts par messenger.
Merci à vous !

Quel est l’objectif du festival ?
– Sensibiliser les plus jeunes à leur patrimoine.
– Leur permettre de découvrir le métier de potière et de s’y essayer.
– Offrir un temps d’échange autour d’un repas partagé puis d’une conférence.
– Inviter des artistes musiciens et danseurs à offrir aux habitants de Koro un spectacle sur le thème des Bogodâgâ (les potières).
– Découvrir ou redécouvrir les chants traditionnels de la caste des forgerons de l’ethnie Bobo.

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Team Bogodaga

Objectif n°3 : Développement et culture

L’association Bôgodâgâ présente trois objectifs principaux : valorisation du patrimoine matériel et immatériel, interculturalité et réciprocité, développement et culture.

Nous allons aborder ici, en quelques lignes, le sujet du développement et de la culture. Ces deux domaines se veulent complémentaires, et la vision de l’association est de projeter le développement par le prisme de la culture. Nous vous expliquons :

Au sein d’un contexte de mondialisation, les potières au Burkina Faso sont concurrencées par l’industrialisation et le plastique. Bôgodâgâ a pour but de les accompagner et de valoriser les techniques traditionnelles de poterie, transmises de mères en filles. La récolte des matériaux, la confection de l’objet, la cuisson, mènent à la vente auprès des locaux et des touristes, à l’issue d’une maîtrise parfaite de la technique de fabrication. L’usage de la terre comme contenant est une alternative écologique pour stocker de l’alimentaire par exemple, des bijoux, produits d’hygiène et tous types de choses. De plus, la poterie sert de vaisselle pour se restaurer également.

Le métier de potière est intrinsèque à une communauté, au-delà de l’activité, c’est un art de vivre. « Une connaissance intuitive et physique », « potière ce n’est pas une profession mais une existence ». Lier les arts est une action portée par l’association, car l’art est incorporé par la population. L’art se présente sous sa dimension englobante, il est une manière d’être au monde et embrasse la dynamique collective pour aller toujours plus loin. Les uns et les autres se portent et l’énergie circule, se transmet, se partage, encourage. L’association ne veut pas dissocier les arts, nous nous intéressons aux autres formes qu’ils peuvent prendre, comme la danse, la musique, le bronze, la vannerie.

Bôgodâgâ vous partage, de façon virtuelle, cet univers potier, depuis plusieurs mois et ne compte pas s’arrêter là. Ces deux domaines, culture et développement, émergent par exemple des portraits d’artistes que nous vous présentons, du contenu que nous vous partageons, des projets qui verront bientôt le jour. Merci de l’intérêt que vous nous portez ! Merci de votre soutien !

Les citations entre guillemets sont issues de l’ouvrage « Poterie Nègre, petite histoire d’une collection collective de poteries d’Afrique », hors collections des Editions ARgile, décembre 2016, pp.252

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Team Bogodaga

Objectif n°2 : interculturalité et réciprocité

L’association Bôgodâgâ présente trois objectifs principaux : valorisation du patrimoine matériel et immatériel, interculturalité et réciprocité, développement et culture. Nous allons aborder ici, en quelques lignes, le sujet de l’interculturalité et de la réciprocité.

Bôgodâgâ et l’interculturalité ?
L’association se positionne créatrice de liens entre plusieurs cultures. Ces rencontres pouvant prendre différentes formes. Par exemple : la communication, l’échange et la valorisation de l’identité culturelle. Selon nous, ces valeurs sont fondamentales et vectrices de relations interculturelles.

La réciprocité c’est quoi ?
Fonder l’association sur un fonctionnement relationnel égalitaire à l’échelle individuelle ou collective.

Bôgodâgâ et la réciprocité ?
Dans une démarche de maintien du lien entre deux pays, la France et le Burkina Faso, Bôgodâgâ existe au travers d’un jumelage associatif. Les jumelles Bôgodâgâ coopéreront et vous feront partager leurs premiers mois de vie par le biais de vidéos, de photos, d’anecdotes culturelles, ou encore par l’intermédiaire de portraits d’artistes. A l’avenir, les jumelles Bôgodâgâ projettent la participation à des festival, l’organisation de stages de danse et poterie africaine, d’expositions, ateliers et conférences, relatives aux objectifs et activités de l’association. Nous comptons sur votre soutien pour atteindre ces chouettes projets !

Pour approfondir la notion d’interculturalité, suivez ce lien : http://www.toupie.org/Dictionnaire/Interculturalite.htm

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Team Bogodaga

Objectif n°1 : valorisation du patrimoine matériel et immatériel

L’association Bôgodâgâ présente trois objectifs principaux : valorisation du patrimoine matériel et immatériel, interculturalité et réciprocité, développement et culture. Nous allons aborder ici, en quelques lignes, le sujet du patrimoine.

L’association Bôgodâgâ s’engage dans cette voie de valorisation. L’équipe bénévole, en France et au Burkina, s’attache à maintenir un lien entre les deux pays, et à mettre en lumière des incontournables comme le patrimoine matériel et immatériel.

Le patrimoine matériel c’est quoi ?
Le patrimoine matériel comprend les monuments et ensembles, reconnus pour leur valeur historique, artistique, scientifique, anthropologique, au niveau local, national, international, et inclut le patrimoine dit naturel, c’est-à-dire, monuments et espaces naturels, la faune, la flore, la conservation de sites naturels, la nature et l’adaptation de l’être humain à celle-ci, puis la géologie.

Le patrimoine culturel immatériel c’est quoi ?
Le patrimoine immatériel, ou patrimoine culturel immatériel, est défini par l’Unesco de la façon suivante : « le patrimoine culturel ne s’arrête pas aux monuments et aux collections d’objets. Il comprend également les traditions ou les expressions vivantes héritées de nos ancêtres et transmises à nos descendants, comme les traditions orales, les arts du spectacle, les pratiques sociales, rituels et événements festifs, les connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers ou les connaissances et le savoir-faire nécessaires à l’artisanat traditionnel ».

Et Bôgodâgâ dans tout ça ?
Ainsi, « le patrimoine culturel immatériel est un facteur important du maintien de la diversité culturelle face à la mondialisation croissante », notamment, sont concernés, la poterie au Burkina Faso, et autres disciplines artisanales et artistiques comme le travail du bronze, de la vannerie, la musique, et les danses traditionnelles. L’association met un point d’honneur à être actrice de la valorisation et un soutien de la perpétuation des traditions.

Pour approfondir la notion de patrimoine culturel immatériel, suivez ce lien, la définition est limpide et argumentée, et a servi de source pour la rédaction de ce paragraphe : https://ich.unesco.org/…/qu-est-ce-que-le-patrimoine…

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Portrait d'artiste

Chloé Desmoissons : créatrice de vêtements

Est-ce que l’on choisit son métier ou est-ce que l’on est choisi(e) ?
J’ai mis longtemps avant de comprendre d’où provenait mon blocage à répondre à cette question. Simplement je ne me sens pas concernée pas cette interrogation dans la mesure où l’aspect de ma vie en référence avec ce dont nous allons parler, la couture, n’est en rien mon métier : il s’agit d’une passion. J’ai un travail en parallèle, une activité rémunérée, mais je n’exerce pas le métier de couturière.

Qu’en est-il de ta formation et de ta pratique ?
J’ai une formation en psychologie. Je n’ai jamais pris aucun cours de couture ; je suis autodidacte. J’ai appris seule depuis l’âge de 17 ans. Ce que je sais aujourd’hui, j’ai été le chercher. J’ai tâtonné, j’ai testé, j’ai détesté, et puis j’ai réussi, mais je ne m’en suis pas contenté. Quand on atteint un palier, il y a toujours un escalier pour monter plus haut, et j’y vais. Un ami m’a dit un jour qu’un arbre qui poussait seul, en pleine terre et à l’abri de nul autre, était plus fort. Mais je suppose qu’il est également biscornu d’avoir grandi sans tuteur. D’où le nom que j’ai choisi Tara Biscotte et Cie, dans lequel on entend « tarabiscoté ».

Quel est ton souvenir d’enfance avec cela ?
Ma première influence a été ma tante, Madeleine. Quand j’avais une dizaine d’année, j’étais en admiration devant les tenues que ma tante confectionnait pour elle, et pour ma cousine, plus âgée que moi. Ça me fascinait ! Elles étaient en mesure de créer des tenues magnifiques et originales qu’elles avaient entièrement imaginées. Dès lors, porter mes créations a été un rêve.

A l’âge de 18 ans, ma grand-mère m’a donné ma première machine à coudre. Elle m’a dit ceci : « Cette machine est cassée mais si ton père peut la réparer, elle est à toi » (…) Heureusement elle fonctionnait très bien, et j’ai commencé à réaliser mes premières créations.
Encore maintenant, je suis en tête à tête avec ma machine, et juste la musique nous accompagne. Les gestes sont répétitifs et personne ne me parle. Alors je peux m’entendre penser mais je ne réfléchie pas. La pensée se déroule comme un chemin que l’on foule sans savoir pour autant où on va. Et le bruit de la machine rythme mon cheminement. Bien plus tard j’ai appris que cela constituait un souvenir d’enfance pour mon fils, quand le soir, il s’endormait en entendant le bruit de la machine à coudre…
A cette époque je me nourrissais exclusivement de biscottes. D’où l’autre partie de mon nom, « Biscotte »…

Comment est née l’envie de voyage, quel est ton rapport avec le voyage ?
L’envie de voyage couvait depuis mes 20 ans. C’est l’Afrique qui m’a toujours attirée sans que je n’ose l’aborder. En 2015 j’ai fait la connaissance de Lagui Konate, professeur de danse africaine sur Bordeaux. C’est une personne que je porte en haute estime et c’est lui qui m’a accompagnée vers l’Afrique. Lagui proposait un stage de danse à Ouahigouya au Burkina Faso et je me suis sentie en confiance. La première année (2017) j’ai pensé « j’y vais les yeux fermés » et la seconde année, j’ai senti que j’y allais « le cœur ouvert ».

Penses-tu que l’Afrique a influencé tes créations ?
Si oui, comment ?En 2008 j’ai intégré une association, Hip Percut. Nous étions une quinzaine à ce moment là, à constituer un groupe de musique et danses d’influence africaine. Nous réalisions des prestations. De fil en aiguille, je me suis proposée de réaliser les costumes de chaque membre du groupe et j’ai adoré mener le projet de bout en bout, depuis le dessin des costumes, en passant par l’achat des matières premières et leur conception. Cette expérience a marqué ma première grande progression en couture.

Je produisais donc beaucoup de tenues, pour moi. C’est en 2019 que l’association de laquelle je faisais partie, l’Arbre à Palabres, m’a donné l’opportunité de monter mon premier défilé de mode et c’est comme ça que Tara Biscotte & cie a réellement débuté.

L’Afrique influence mes créations naturellement car je vais notamment utiliser du tissu associé à ce continent, le wax. A chaque voyage, je revenais avec des valises entières de tissu. J’ai adoré me rendre dans les boutiques à Ouagadougou, Bobo Dioulasso, Ouahigouya ou encore dans le grand marché de Dédougou et regarder avec envie ces piles de tissus, s’élevant du sol jusqu’au plafond ! Ces couleurs extraordinaires, ces motifs par milliers ! J’ai adoré être derrière un ami, sur un scooter, arrêtés à un feu et toutes les personnes sur tous les scooters autour de nous portaient des tenues tellement colorées ! C’est tellement plus gai ; je me suis dit que ça manquait drôlement dans nos rues bordelaises… j’aime l’odeur même du pagne, quand il n’a pas encore été lavé… Et j’ai adoré m’asseoir en tailleur, à même le sol de la boutique, en face de la commerçante chez qui j’allais tous les ans me fournir en kilomètres de tissu : je venais lui faire découvrir ce que je faisais du tissu que j’achetais chez elle. C’est donner du sens à ce que je fais. J’aime à penser que je ne suis pas simple consommatrice, je partage. J’ai adoré ce moment car nous n’étions plus dans un rapport commerçante/cliente mais bien entre femmes, à parler mode et culture. Nous étions dans l’échange.

En Afrique ce qui a fait écho en moi est de penser que le corps est unique. Chacun à le sien et c’est ce que je m’efforce de montrer dans mes défilés en choisissant notamment de m’entourer de femmes très différentes en taille, morphologie, âge… Il me tient à cœur de représenter « le corps de la femme dans tous ses états ». Les différences sont nos richesses. Jouons de nos qualités , c’est ce que permet le sur-mesure.

Pour en savoir plus sur les créations de Chloé, cliquez sur Tara Biscotte et Cie !

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Instant de vie

Koro

Koro est située dans le 5e arrondissement du département de Bobo-Dioulasso, à 12 km du centre de Bobo-Dioulasso (capitale culturelle du Burkina Faso). Le village même de Koro se trouve au sommet de la colline homonyme, qui fait partie de l’ensemble formant la falaise de Banfora et en constitue l’extrémité nord-est.

Dans ce village réside une caste que l’on appelle la caste des forgerons dont les hommes se consacrent au travail du fer et les femmes au travail de la terre et de la poterie.

Les habitants du village de Koro seraient arrivés à leur site actuel vers le XIème siècle. La caste des forgerons est arrivée dans ce village en provenance de deux autres villages qui se trouvent à proximité, Tondogosso et Pala. Depuis plusieurs siècles, cette caste vit en symbiose avec les deux autres grands groupes constitués de la caste des griots et les nobles qui sont des cultivateurs. Les potières de Koro ont un avantage particulier, la principale carrière d’extraction de l’argile au niveau régional se trouve dans leur localité.

A Koro, seulement une famille pratique et transmet encore le travail de la poterie. Voilà pourquoi l’association Bôgodâgâ a à cœur de sensibiliser au travail de la terre. Afin que ce métier soit revalorisé, continue d’être transmis et d’être apprécié à sa juste valeur.

Un travail local de qualité pour une consommation locale de qualité.

En partenariat avec les potières, nous développons la possibilité pour elle de vivre dignement de leur métier.

Bientôt, nous allons vous expliquer le processus d’extraction et de travail de l’argile de A à Z !
Ca vous intéresse ? Restez à l’écoute…

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Portrait d'artiste

Sankara Cheik Amadou : peintre

Est-ce que l’on choisit son métier ou est-ce que l’on est choisi ?
J’ai choisi mon activité, mon métier. J’aime cette activité depuis l’école primaire, depuis l’enfance.

Quel est ton souvenir d’enfance en lien avec cela ? 
Je dessine depuis tout petit, c’est en moi. J’étais le peintre, le dessinateur et ça m’a donné envie de le devenir : d’être peintre.

Qu’en est-il de ta formation, de ta pratique ?
Je veux faire des œuvres africaines, plus particulièrement burkinabè. L’intitulé de mon art, de mon entreprise, de mon atelier de peinture, je l’ai nommé Africa Décor. J’ai arrêté l’école en CM2 pour me consacrer à la peinture. Le dessin est venu en moi, depuis tout petit, je n’ai eu à apprendre avec personne. Je dessine au stylo, avec de la peinture, aquarelle, gouache, acrylique, je dessine avec différents matériaux et supports. Je peux dessiner au stylo de manière immédiate, sans retouche ni essai au crayon de papier. Je dessine comme je veux et quand je veux. Je dessine, je peins, sur n’importe quel support, sur papier, sur des panneaux publicitaires, sur des murs, sur les maisons, je peins des décors, tout ce qui est décoratif, je suis capable de faire tout ce que l’on me demande. Je réalise. Je peins sur des pots, appelés canaris. Parfois les femmes potières ont du mal à vendre leurs canaris car de potentiels acheteurs trouvent cela « trop local », « pas assez joli ». J’ai donc eu une idée, pour que le canari attire et soit joli dans une maison : les décorer. Je veux mettre le canari en valeur. Ainsi, le canari se vendrait peut-être plus facilement. Eventuellement, cela pourrait faire diminuer le chômage. J’achète des canaris à des potières ou parfois, des potières passent commande pour que je peigne des pots. Aussi, il y a des femmes qui souhaitent que je les forme en décoration de canaris. Ce serait un beau projet, il faudrait récolter des fonds financiers pour investir dans le matériel et mettre cela en fonctionnement. 

Je me suis formé en calligraphie, avec un spécialiste, pendant cinq ans. Monsieur Pierre Sawadogo (FASO ARDECA). 

J’ai mis en place une initiative, qui est de travailler avec les enfants en école primaire. J’ai pensé au fait que beaucoup d’enfants ont des difficultés avec le dessin. J’ai instauré un atelier avec les enfants, chaque dimanche, que j’ai nommé « Dimanche Art », pour permettre à tous d’apprendre le dessin avec moi. C’est important pour moi de partager mon savoir-faire avec eux. 

En 2016 j’ai mis en place une association d’artistes plasticiens : Association Solidaire des Artistes Plasticiens du Yatenga (ASAPY). Montrer qu’ensemble, on peut aller plus loin. 

Je souhaiterais prochainement participer au Festival Lafi Bala ayant lieu à Chambéry en France tous les deux ans. 

Comment est née l’envie de voyage, quel est ton rapport avec le voyage ?
Mon art m’a permis de rencontrer beaucoup de personnes, noires comme blanches. A travers mon art, j’ai voyagé, beaucoup dans les différentes régions de mon pays, mais aussi, hors de mon pays. J’ai fait la Côte d’Ivoire, le Mali, et le Togo.

Penses-tu que l’Afrique a influencé ton travail ? Et si oui, comment ? 
L’Afrique a influencé mon activité, c’est-à-dire, à travers les réseaux sociaux, et autres. Beaucoup de structures artistiques et culturelles ont pu me rencontrer et avoir un impact sur mon art. 

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