Les membres de l’association Bôgodâgâ France et Burkina se rencontrent physiquement ! Joie !
Après des mois d’échanges par mails et réseaux sociaux interposés, c’est avec un immense plaisir que nous pouvons donner naissance à nos projets.
Aussi grâce à vous, à votre soutien et à vos dons !
Big Up spécial à notre trésorier @Antoine Jomin, qui nous permet entre autre d’avoir un beau site internet pour mieux partager avec vous nos contenus. www.bogodaga.com
Les président.e.s se sont rendus à Koro, accompagné de Sanata, une potière qui vit actuellement à Bobo et est originaire du village de Tchériba. (cf, article précédent : portrait d’artiste)
Sanata est une des membres fondatrices du projet Bôgodâgâ, l’idée étant née de la rencontre avec Aude, en 2018.
Notre président Burkinabé, Georges Ouedraogo, membre actif de sa communauté, très impliqué dans le bénévolat local, revalorisation et protection du patrimoine, aide au développement, a permis le lien entre Aude, Sanata et les potières de Koro : Téné et Odile.
Après avoir visité l’atelier de Téné et l’avoir vu travailler sur de gros canaris qui nécessitaient des finitions avant séchage, nous nous sommes installés à l’ombre des arbres pour nous présenter, et échanger sur les premières actions à mener avec l’association.
Les potières de Koro nous ont confiés leurs difficultés et leurs besoins et nous avons réfléchi ensemble à ce que nous pouvions déjà mettre en place.
Un petit résumé de la situation à Koro :
Le village est situé sur une colline de granit, excentré de la grande route qui relie Bobo à Banfora. Dans le temps, la poterie était très développée. Mais le monde évolue et la situation politico-spatiale avec. Les commandes qui faisaient vivre les potières s’amenuisent, les gens se désintéressent des traditions. Aujourd’hui Téné est la seule potière de Koro à perpétuer ce travail. Elle réalise principalement de gros canaris pour la conservation d’eau ou d’aliments secs (on les appelle les greniers). Elle confectionne aussi de grandes poteries qui servent à faire le dolo (bière locale). Elle a eu à faire des fétiches récemment, mais n’aime pas trop s’adonner à ce travail, qu’elle laisse bien volontiers à sa mère, qui a aussi été sa formatrice.
Nous vous proposerons bientôt un portrait d’artiste pour vous en dire plus sur Téné.
Les problématiques rencontrées à Koro sont aussi les suivantes : les gens commandent des poteries mais ne les paient pas, ou pas à leur juste valeur, cherchant à négocier le prix une fois le travail fini. Voir parfois l’argent n’arrive jamais. Georges a insisté sur le fait de demander un acompte à chaque commande.
Sanata nous confie ne pas rencontrer ce problème à Bobo. Le paiement des commandes étant toujours honoré.
La vie pauvre du village est une explication, mais aussi l’absence de sensibilisation et de valorisation de ce patrimoine.
De là est né l’idée d’organiser un festival d’une journée, à destination des enfants et habitants de Koro, dans le but de communiquer et d’échanger sur le métier de potière aujourd’hui, au Burkina et en France.
Les besoins des potières de Koro aujourd’hui :
Elles ont sollicités l’achat de tournettes par l’association. Nous en avons acheté 4, 3 vont être confiées à Téné afin qu’elle en fasse bénéficier les potières de Koro qui souhaiteraient aussi se former et reprendre goût à leur métier.
Une des tournettes reste chez Sanata dans l’optique de formations futures.
Nous avons proposé, avec l’accord de Sanata, de leur offrir une formation pour apprendre à confectionner de nouveaux modèles avec leurs tournettes, des objets utilitaires du quotidien (assiettes, bols, tasses, etc…)
Téné et Odile étaient très enthousiastes à l’idée d’apprendre de nouvelles choses et de développer leur savoir-faire !
Cela a donné lieu à notre première action d’échange et ceci est né grâce à vos dons !
Nous avons ainsi pu rémunérer Sanata pour son travail de formatrice.
Téné et Odile ont bénéficié de deux jours de formation (article à suivre).
Téné espère ainsi développer une nouvelle offre à Koro et enrichir ses possibilités. Le métier de potière jusqu’à présent lui a permis de vivre et de scolariser ses enfants, elle souhaiterait que cela continue ainsi, sans devoir l’abandonner pour s’adonner à d’autres activités.
Avec Bôgodâgâ il nous semble primordial de soutenir la préservation de ce patrimoine, issu de gestes millénaires, transmis de générations de femmes en générations de femme.