Catégories
Projets

Initiation à la poterie à l’intention des élèves de Bobo-Dioulasso

L’association Bôgodâgâ Burkina s’est rendue à Koro pour échanger avec les potières.

De cette journée de discussions et d’échanges, une idée est née : pendant deux demi-journées consécutives, à Bobo, une quinzaine d’élèves ont bénéficié d’un atelier de fabrication de canaris en compagnie de deux formatrices venues de Koro.

Cet atelier a eu lieu jeudi et vendredi dernier en partenariat avec l’association de recherche, d’étude et d’appui conseil sur le concept culture et développement.

L’objectif de cette initiation est de permettre aux enfants de découvrir par le faire, des éléments de leur patrimoine afin de les habituer à cet élément. Plus on s’habitue à un élément, plus on le protège et plus on l’aime.

L’association Bôgodâgâ reste dans la dynamique de ce type d’atelier et espère les développer et les pérenniser !
Cette rencontre avec les potière a aussi permis de réaliser une vidéo sur la fabrication des canaris que vous allez découvrir très prochainement.

Merci aux potières de nous faire profiter de leurs techniques !

Catégories
Art et artisanat

Un canari, qu’est-ce que c’est ?

Au Burkina Faso (mais aussi dans plusieurs autres pays de par le monde) un canari est un grand récipient en terre cuite, de forme sphérique, principalement utilisé pour conserver l’eau de boisson. Il est placé sur un support ou semi-enterré, soit à l’intérieur, soit proche de la maison.

La terre cuite à basse température reste poreuse et permet à l’eau de passer au goutte à goutte à travers les parois.

C’est le principe de sudation ou de perspiration.

C’est à dire ?

Cela veut dire que de la même manière que le corps régule sa température par la transpiration, l’eau du canari en s’évaporant et en entrant au contact de l’air extérieur va permettre de rester fraîche à l’intérieur.

Wouaaaaaaaah… Et on n’y stocke que de l’eau ?

Non, c’est un objet à plusieurs usages. On y stocke aussi l’huile, les céréales, la vaisselle… Il peut servir d’urne funéraire, de couscoussier, on peut cuisiner avec, y faire sa lessive, fabriquer la bière de mil…

Tout ça dans un seul et même canari ?!

A chaque pot son utilisation, les formes peuvent différer bien sûr, en fonction de son usage. La taille varie aussi en fonction des besoins.

Catégories
Art et artisanat

Les potières de Koro

L’association Bôgodâgâ vous propose de découvrir comment se façonnent les canaris.

Merci aux potières du village de Koro de transmettre leur savoir faire et de nous faire profiter d’une démonstration !

Quelle dextérité n’est-ce pas ? Ca vous donne envie d’essayer ?

Pour en savoir plus sur Koro, ses potières et ses environs, restez à l’écoute !

Catégories
Culture et patrimoine

Être griot, être griotte

né.e au Burkina Faso

Rédaction à partir de témoignages recueillis entre mars et mai 2020.

Un griot est un messager, un porteur de message, mais surtout être griot c’est incarner la mémoire orale.

Femmes et hommes peuvent être griots. Un griot, une griotte. Ce petit texte est écrit au masculin, mais le choix de l’écriture inclusive aurait pu être fait.

Pour être griot, c’est la transmission par le sang. Les ancêtres au sein de la famille étaient griots. Nous sommes griot, que l’on décide de pratiquer ou non, c’est dans la chair, le sang.
Lorsqu’il est décidé de pratiquer, le griot est attaché à une localité. La concurrence est possible, notamment si le griot souhaite être repéré pour devenir le porteur de message d’une autorité politique par exemple. Il faut apprendre les parcours de vie des personnes qui nous entourent sur des générations, connaitre les significations des noms de famille et ce qui y est attenant. Le griot raconte les ancêtres. Il faut savoir parler griot, car c’est une langue que chacun peut comprendre mais que seul le griot peut parler. Le griot transmet en parlant, en chantant, en jouant d’un instrument de musique, ou encore en dansant. Il se doit de se donner une valeur, de revêtir la confiance en soi, de savoir s’exprimer.
Le griot peut être convoqué pour transmettre une information à la population, comme une réunion citoyenne par exemple, particulièrement quand la télévision, la radio et le téléphone n’existaient pas.

Cependant, l’attachement à la tradition persiste et la croyance en la qualité de griot perdure pour une partie de la population. Le griot est invité à participer à diverses cérémonies, aux mariages, aux baptêmes.
La croyance énonce que cela porte malheur si le griot ne vient pas raconter les ancêtres lors de ces évènements de vie. Un grand respect est voué au griot, et sa présence est remerciée par une somme d’argent ou des cadeaux. Le griot connaît les personnes qui l’entoure. C’est pourquoi il peut être appelé pour la rédaction d’un testament, comme cela est encore le cas dans certains villages. Le griot présente donc une fonction administrative possible, mais aussi une fonction de réconciliation. Il peut lui être demandé d’être le porteur de message entre deux pays en guerre, deux villes en conflits, afin de trouver la
paix. De plus, lorsqu’une autorité politique prend une décision (chef de village, le roi…), seul le griot a le pouvoir de le faire changer d’avis s’il s’agit d’une mauvaise action, il est conseiller. Le mariage avec la
famille du roi est interdit pour raison de conflit d’intérêts, mais être le griot de la famille c’est possible, comme précisé plus haut dans cet écrit.
Le griot est une figure de confiance, de respect, de mémoire orale, un porteur de message. La tradition est vivante à travers lui, tout comme les ancêtres.


Image tirée de l’article disponible en ligne paru dans Télérama : https://www.telerama.fr/enfants/la-balade-dun-griot-imaginee-par-mory-kante-pour-faire-decouvrir-lafrique-aux-enfants,n6228010.php

Illustration pour Cocorico ! Balade d’un griot. © Lauriane Bellon

A lire et écouter : Cocorico ! Balade d’un griot, Mory Kanté (musique), Reda Kateb (récitant), Zina Tamiatto et Marie-Emmanuelle Remires (textes), Lauriane Bellon (dessin) et Alban Moraud (réalisation), Little Village/Harmonia Mundi. A partir de 5 ans.

Catégories
Portrait d'artiste

Aude Lété, céramiste

Est-ce que l’on choisit son métier ou est-ce que l’on est choisi?

Je ne saurai pas dire exactement à quel moment j’ai su que je serai potière.
J’ai en mémoire les ateliers poterie de mon enfance chez Jean-Yves Chevilly, le premier contact avec la douceur de la porcelaine.
Le temps qui s’évapore quand on a les mains dans la barbotine.
L’année de mes 16 ans, j’ai vu une démonstration de tournage lors d’un forum des métiers.
La fascination devant la terre qui monte comme par magie, la beauté du geste…
Je me suis orientée pour un CAP tournage en céramique au Lycée de la Céramique Henri Moisand à Longchamp.
Par la suite j’ai complété ma formation en étudiant la recherche d’émail et les conduites de cuissons au CNIFOP.
Des rencontres lors de mes différents stages ont fait naître des amitiés et des collaborations qui perdurent encore à ce jour.

Comment est née l’envie de voyage?

C’est la rencontre avec Gas Kimishima qui a confirmée mon engouement pour l’argile et le voyage. La chance de découvrir la céramique japonaise au contact d’un maître a changé mon approche des choses.
J’ai saisi pour la première fois comment une culture et une éducation pouvait influencer la création.
Curieuse de nature, j’ai rêvé d’aller à la rencontre des potier.es à travers le monde.
Si le progrès fait inexorablement disparaître des savoirs-faire et des gestes, à défaut de changer le cours des choses, il m’a été possible de glaner un maximum de techniques et d’inspirations. Ou comment j’ai appris à regarder avec d’autres yeux.
Petit à petit, j’ai organisé des voyages me permettant de m’immerger à la fois dans une culture et d’y apprendre toujours un peu plus mon métier.
Ainsi j’ai passé plusieurs mois en République Tchèque et en Egypte.

Et la rencontre avec le Burkina Faso?

J’ai toujours été fascinée par la poterie africaine. La beauté brute des objets usuels m’émeut.
Mon cher ami Ahmed Nikiema m’a permis de découvrir le Burkina en m’accueillant chez lui et en facilitant mon intégration. J’ai pu aller à la rencontre des potières Marka de Tcheriba grâce à la gentillesse et au soutien de Seydou koné et de sa famille. J’ai aussi passé du temps dans le village de Sumiaga, près de Ouahigouya.
Pendant ce voyage je suis tombée en amour pour le pays, ses habitants et surtout, pour la danse et la musique du Burkina.
De ce voyage est née l’envie de créer une passerelle entre chez eux et chez moi.
J’y suis retournée au début de cette année et une succession de synchronicités m’a encouragée à passer à l’action.
Cette association est née dans le but de créer des échanges entre ici et là-bas, de promouvoir, valoriser et de communiquer sur la céramique mais aussi sur les autres arts du Burkina Faso.