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Portrait d'artiste

Aude Lété, céramiste

Est-ce que l’on choisit son métier ou est-ce que l’on est choisi?

Je ne saurai pas dire exactement à quel moment j’ai su que je serai potière.
J’ai en mémoire les ateliers poterie de mon enfance chez Jean-Yves Chevilly, le premier contact avec la douceur de la porcelaine.
Le temps qui s’évapore quand on a les mains dans la barbotine.
L’année de mes 16 ans, j’ai vu une démonstration de tournage lors d’un forum des métiers.
La fascination devant la terre qui monte comme par magie, la beauté du geste…
Je me suis orientée pour un CAP tournage en céramique au Lycée de la Céramique Henri Moisand à Longchamp.
Par la suite j’ai complété ma formation en étudiant la recherche d’émail et les conduites de cuissons au CNIFOP.
Des rencontres lors de mes différents stages ont fait naître des amitiés et des collaborations qui perdurent encore à ce jour.

Comment est née l’envie de voyage?

C’est la rencontre avec Gas Kimishima qui a confirmée mon engouement pour l’argile et le voyage. La chance de découvrir la céramique japonaise au contact d’un maître a changé mon approche des choses.
J’ai saisi pour la première fois comment une culture et une éducation pouvait influencer la création.
Curieuse de nature, j’ai rêvé d’aller à la rencontre des potier.es à travers le monde.
Si le progrès fait inexorablement disparaître des savoirs-faire et des gestes, à défaut de changer le cours des choses, il m’a été possible de glaner un maximum de techniques et d’inspirations. Ou comment j’ai appris à regarder avec d’autres yeux.
Petit à petit, j’ai organisé des voyages me permettant de m’immerger à la fois dans une culture et d’y apprendre toujours un peu plus mon métier.
Ainsi j’ai passé plusieurs mois en République Tchèque et en Egypte.

Et la rencontre avec le Burkina Faso?

J’ai toujours été fascinée par la poterie africaine. La beauté brute des objets usuels m’émeut.
Mon cher ami Ahmed Nikiema m’a permis de découvrir le Burkina en m’accueillant chez lui et en facilitant mon intégration. J’ai pu aller à la rencontre des potières Marka de Tcheriba grâce à la gentillesse et au soutien de Seydou koné et de sa famille. J’ai aussi passé du temps dans le village de Sumiaga, près de Ouahigouya.
Pendant ce voyage je suis tombée en amour pour le pays, ses habitants et surtout, pour la danse et la musique du Burkina.
De ce voyage est née l’envie de créer une passerelle entre chez eux et chez moi.
J’y suis retournée au début de cette année et une succession de synchronicités m’a encouragée à passer à l’action.
Cette association est née dans le but de créer des échanges entre ici et là-bas, de promouvoir, valoriser et de communiquer sur la céramique mais aussi sur les autres arts du Burkina Faso.

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