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Portrait d'artiste

Karim : danseur, chorégraphe, professeur de danse

Est-ce que l’on choisit son métier ou est-ce que l’on est choisi ?

La danse est une passion depuis que je suis enfant. Je viens d’une famille de griots. Nous sommes musiciens, chanteurs, danseurs, de génération en génération. Nous transmettons des messages. Depuis tout petit je baignais dans cette culture de la musique, du chant et des danses traditionnelles. Aujourd’hui, je continue à perpétuer cette tradition de griot qui est de transmettre, mais à travers le mouvement, à travers la danse.

Quel est ton souvenir d’enfance en lien avec cela ?

Mon souvenir d’enfance… j’étais toujours marqué lors des prestations de danse traditionnelle, la force, le cri des danseurs, la musique, … cela restait en moi des jours et des jours.
J’étais content, j’avais envie de revoir d’autres spectacles. Dans ma famille, pratiquement tous les jours, il y avait de la musique et de la danse ; avec d’autres enfants, frères, sœurs, et voisins du quartier, on dansait en s’amusant, on était bien heureux. C’était comme ça, de jour en jour, de semaine en semaine, on voyait des groupes de danse, on essayait de reproduire, en famille, et dans le quartier, jusqu’au moment où la troupe Badema (=fraternité) a été créée. J’avais 8 ans.

Ta formation/ta pratique ?

J’ai d’abord dansé en reproduisant ce que j’observais vers l’âge de 4 ou 5 ans. Les danses traditionnelles m’inspiraient, j’étais passionné par les mouvements, les costumes traditionnels. Vers l’âge de huit ans j’ai intégré une troupe de danse familiale Badema, nous nous sommes produits principalement au Burkina Faso sur le continent Africain et à l’étranger, et plus tard je me suis formé à des danses plus « contemporaines », comme à Ouagadougou, dans deux grandes écoles, le CDC La Termitière qui est le Centre de Développement Chorégraphique, puis à l’EDIT qui est l’Ecole Internationale de Danse Irène Tassembédo. J’étais dans ces deux grands centres en formation périodique.

Ce que j’ai appris à Ouaga m’a permis d’avancer, d’évoluer, dans ma pratique, j’ai vu des danses, j’ai vu des techniques, et cela m’a propulsé. Lorsque je suis arrivé en Europe, encore plus. J’ai découvert la danse classique, la danse moderne, le jazz, puis la danse contemporaine aussi, qui est différente de la danse contemporaine d’Afrique, parce que, ce ne sont pas les mêmes bases. Au fil des années, au fil des publics que je
rencontre, au fil des scènes sur lesquelles je me produis, je m’aperçois qu’il y a quelque chose de plus que la fois d’avant.

Comment est née l’envie de voyage ou quel est ton rapport avec le voyage ?

Je suis un djelli (=porteur de message), un héritage familial qui est de transmettre, partager notre histoire, notre culture, nos traditions par la danse. L’envie, la mission de transmission, m’a poussé au voyage, à commencer par les prestations avec la troupe de danse Badema. La découverte des danses et le partage m’a fait voyager. Je suis allé en France, au Mali, en Indonésie, au Brésil, en Italie, en Suisse, parfois seul ou avec d’autres danseurs, pour des moments de partage, d’enrichissement, et pour des prestations et des contrats de travail.

Et ta rencontre avec la France ?

J’ai rencontré la France au travers de prestations avec la troupe de danse Badema et par le biais de rencontres humaines qui m’ont mené à aller seul de ville en ville pour me produire. J’habite maintenant en France et je fais des projets interculturels autour de la danse avec le Burkina Faso. C’est-à-dire que j’accompagne des jeunes qui aiment la danse, qui veulent danser. Je me rends au Burkina au moins trois fois par an pour une durée minimale d’un mois.
En 2018 j’ai créé une compagnie de danse, la compagnie DJELLIA. Djelli c’est le griot et djellia c’est le travail du griot, le porteur de message. Je vois mon statut d’intermittent en France comme une opportunité de transmettre, de vivre de ma passion qui est la danse.

E-mail : cie.djellia@gmail.com
Facebook : https://www.facebook.com/karim.konate.58

Ballet Djellia, création de Karim Konaté
https://www.youtube.com/watch?v=bHF207V_l04

Intégration, création afro contemporain de Karim Konaté
https://www.youtube.com/watch?v=xCxLdyKfr1k

Karim Konaté avec la troupe Badema, ici en tant que musicien sur les duns (3 tambours côte à côte)
https://www.youtube.com/watch?v=hAxyVihbnDA
https://www.youtube.com/watch?v=4ZP808xYzKo

Naagré (fusion électro-jazz-musique mandingue) – Karim Konaté sur les duns et à la danse (afro-contemporaine
sur le premier passage, traditionnelle sur le second)
https://www.youtube.com/watch?v=30OR8MxhNLQ

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