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Art et artisanat

La poterie à Tiébélé

Dans la cour royale de Tiébélé, au Sud-est du Burkina Faso, proche de la frontière de Ghana, réside l’ethnie Kassena.

Lorsqu’un enfant né, on place le placenta à l’intérieur d’une petite poterie que l’on enterre ensuite dans une butte située devant l’entrée de la cour.

Ainsi lorsque l’âme quitte la terre, où qu’elle soit, elle trouve son chemin pour rentrer chez elle.

Quatre jours après le décès d’une femme, on enlève quatre poteries et quatre calebasses pour briser sur l’intersection de deux voies, dont l’une mène vers la famille maternelle.
C’est un signe d’adieu et en même temps une façon pour l’âme de ne pas quitter la terre avec un mauvais souvenir de sa famille.

La calebasse représente la valeur de la femme, les poteries représentent les richesses de la femme. Quand une fille se marie, sa belle-famille lui offre des poteries.

On trouve de petites boîtes se fermant par une cordelette, dans lesquelles la femme conserve précieusement ses épices dans la cuisine ou ses bijoux dans la chambre.

Dans de grands canaris en terre cuite on fabrique la bière de mil ou Dolo.

La poterie est une activité de femmes, une tradition de mères en filles. Dans les petits villages, la quasi totalité des femmes sont potières. Aujourd’hui les filles vont à l’école mais continue d’apprendre la poterie durant le week-end, ainsi la tradition continue de se transmettre.

Elles travaillent en collectif. Après la cuisson, elles transportent leurs poterie dans de grandes bassines portées sur la têten vendre sur les différentes communes de Tiébélé.Tiéb élé regroupe environ 67 villages. Elles peuvent aller jusqu’à Pô, sur le marché, pour vendre leurs poteries.

Le métier de potière est très important pour les femmes qui le pratiquent. Les anciennes générations de potières qui allaient vendre leurs pots au marché s’en revenaient avec des vivres.

Aujourd’hui les femmes se sont regroupées, ont créées une association et un système de micro-crédit. Depuis 12 ans ce procédé leur permet de développer leur activité de potières mais aussi d’acheter, transformer et revendre le beurre de karité. Ainsi elles arrivent à subvenir à leur besoin et à la scolarité de leurs enfants.

Elles ont commencé par travailler à l’ombre des manguiers lorsque le temps était trop chaud.

Elles se regroupent aujourd’hui sous une payotte pour fabriquer, chanter et danser.

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